Septembre 2007 - n°12

Zoom sur le Laboratoire Officiel d’Analyse et de Recherches Chimiques (LOARC)

Chargé du contrôle de la qualité des marchandises, le Laboratoire Officiel d'Analyses et de Recherches Chimiques (LOARC) a été créé en 1914. Cette institution a été placée, dès sa création, sous tutelle du Ministère de l'Agriculture. Ensuite, elle est devenue un service rattaché aux diverses structures du Ministère : d'abord à la Direction de la Recherche Agronomique (DRA), puis à la Direction de la Protection des Végétaux, des Contrôles Techniques et de la Répression des Fraudes (DPVCTRF). Après un long processus entamé en 1979, le LOARC est devenu un établissement public, doté de la personnalité morale et de l’autonomie financière en 1984.

Le LOARC possède plusieurs accréditations et agréments nationaux et internationaux : il est agréé, depuis 1992, par le Conseil Oléicole International pour l’analyse des huiles d’olive et de grignons d’olive. Il est également, depuis septembre 1999, le premier laboratoire marocain à être accrédité dans le domaine agroalimentaire par le Comité Français d’Accréditation (COFRAC).

Le LOARC a été évalué et sélectionné par le Ministère de l’Industrie et du Commerce pour contrôler, dans le cadre de la labellisation des produits agroalimentaires, les produits de la mer, les huiles d’argan et les concentrés de tomates.

Depuis 1994, le LOARC a investi plus de 50 millions de dirhams, dont plus de 85% pour l’acquisition d’équipements, afin de répondre aux demandes d’analyse de plus en plus diversifiées, à la complexité du contrôle et à l’évolution de la législation et de la réglementation.

Le Laboratoire est doté d’équipements sophistiqués et adaptés à chaque type d’analyse :

- Equipement chromatographique : HPLC avec détection réfractométrique, spectrophotométrique UV-Visible, spectrofluorimètrique, barrettes de diodes, CPG avec détecteurs FID, ECD, TCD, NPD, FPD et spectromètre de masse;
- Equipement spectrophotométrique : UV- Visible, Infra- rouge, spectrofluorimétrie, absorption atomique;
- Equipement optique et électrochimique : réfractomètres, polarimètres, potentiomètres, ampéromètres, conductivimètres;
- Equipement électrophorétique ;
- Equipement de mesure de la radioactivité.

Missions du LOARC

Le LOARC est chargé de contrôler la qualité marchande des produits agricoles, des denrées alimentaires, des fertilisants et des pesticides. Il a aussi pour mission le contrôle des marchandises pour le compte de l'administration des douanes ainsi que l’analyse et l’expertise de tous produits et marchandises. Il réalise des opérations d'expertises en matière d'analyses chimiques et physico-chimiques conformément aux textes législatifs l'habilitant à cet effet.

A la demande de l’Etat, le LOARC peut participer à toutes études et recherches chimiques nécessaires au développement de l'agriculture et de l'élevage. Il contribue également à l'élaboration de la législation et de la réglementation en matière de répression des fraudes et des falsifications.

Par ces prérogatives, le législateur a placé le LOARC au centre du dispositif constitué par l'ensemble des intervenants en matière de contrôle et de promotion de la qualité; à savoir les services de la répression des fraudes, l'administration des douanes, les auxiliaires de la justice, les agriculteurs et les industriels.

Dans ce cadre, le LOARC traite annuellement plus de 20 000 échantillons de produits agroalimentaires, agricoles ou à usage agricole et industriel, pour la vérification de la conformité des produits à la réglementation et à l’étiquetage sur le plan de la composition et de la qualité, le contrôle de la sécurité des produits, notamment par la recherche et la quantification des additifs alimentaires utilisés et des contaminants (métaux lourds, résidus de pesticides, mycotoxines, HAPs, PCBs, etc.), et la détection des fraudes et des falsifications.

En plus de sa mission principale d’organisme de contrôle de la qualité, le LOARC mène des activités d’études et de recherches en coopération avec les institutions nationales de formation et de recherche. Ces activités concernent notamment la caractérisation des produits nationaux (critères de composition et de qualité) et la mise au point de méthodes d’analyse. Les études menées par le LOARC peuvent servir particulièrement de support pour :
- les entités en charge du contrôle en tant qu’éléments utilisables dans la surveillance de la chaîne alimentaire ;
- le législateur pour affiner et faire évoluer la réglementation ;

Le LOARC emploie actuellement 88 personnes dont 20 cadres (ingénieurs et universitaires) et 45 techniciens.
Dans le cadre de sa politique visant la valorisation de ses ressources humaines, l’établissement a fait bénéficier à son personnel, au cours de ces 10 dernières années, de plus de 2500 journées de formation continue dans des laboratoires européens spécialisés dans le contrôle de la qualité des produits ; ce qui lui a permis non seulement de répondre aux différentes demandes d’analyse et d’utiliser les nouvelles techniques analytiques mais aussi, de faire valoir son expérience et sa compétence auprès de laboratoires de certains pays africains et arabes, soit dans le cadre de la coopération Sud – Sud soit à la demande d’organisations internationales (comme l’Organisation des Nations Unies pour l'alimentation et l'agriculture FAO, l'Organisation des Nations Unies pour le Développement Industrielle ONUDI, l’Agence Internationale de l'Energie Atomique AIEA)

Développement du LOARC

La stratégie de développement d’une institution comme le LOARC est intimement liée à la stratégie globale en matière de contrôle et de promotion de la qualité au plan national. Cette stratégie doit permettre au laboratoire de s’acquitter avec fiabilité et célérité de sa mission première qui est celle d’une structure d’appui aux entités en charge de contrôle. Mais le LOARC, compte tenu de son niveau d’équipement et de son savoir faire, peut développer de nouvelles activités. En effet, le laboratoire peut consolider sa position dans le domaine du contrôle de la qualité qui relève des pouvoirs publics et élargir ses activités en entreprenant des actions dictées par la perception et l’évolution du concept qualité au niveau du tissu industriel marocain. Les activités du LOARC peuvent ainsi porter sur :

1) Le contrôle officiel et la protection du consommateur :
En effet, le LOARC peut, dans le cadre de ses enquêtes, constituer des dossiers techniques à base de données analytiques qui peuvent servir de support pour :

  • Les entités en charge du contrôle en tant qu’éléments utilisables dans un concept de surveillance de la chaîne alimentaire ;
  • Le législateur, pour affiner et faire évoluer la réglementation ;
  • Les instances chargées de la nutrition et de l’alimentation dans l’établissement d’indicateurs sur l’évaluation de l’état nutritionnel de la population.

2) La promotion de la qualité des produits agro-alimentaires :
En concertation avec divers opérateurs, le LOARC peut fournir plusieurs prestations aux unités agro-industrielles telles que :

  • La formation du personnel chargé de la production et du contrôle de la qualité.
  • La réalisation de programmes d’évaluation et de suivi de la qualité des produits à travers des sondages périodiques auprès d’unités représentatives des diverses filières du secteur agro-industriel.
  • Le conseil et l’ingénierie pour la création et la gestion des laboratoires attachés aux unités de production.

3) La réalisation d’actions d’intérêt général :
Les possibilités analytiques du LOARC lui permettent, en concertation avec d’autres structures, d’intervenir en la matière au niveau des études de l’impact sur l’environnement de l’utilisation massive et extensive des engrais et des pesticides, ainsi que la réalisation d’actions de surveillance du milieu naturel (évaluation de l’état des retenues, des sols et des nappes en charges polluantes et en contaminants minéraux et organiques).

Le LOARC a atteint aujourd’hui, tant sur le plan des moyens que sur le plan organisationnel, le niveau qui lui permet de répondre aux objectifs pour lesquels il a été créé. Mais le développement des échanges induit par le nouvel environnement commercial et l’élargissement des bases réglementaires qui les régissent lui imposent un « redimensionnement » de ses moyens, pour répondre aux attentes des opérateurs en termes de proximité et d’amélioration de la fluidité des échanges. Le « redimensionnement » envisagé concerne notamment la création d’antennes régionales.

Casablanca – Maroc
K.B

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