Septembre 2006 - n°1

Institut Pasteur Maroc : zoom sur le laboratoire de diagnostic moléculaire

L’Institut Pasteur du Maroc (IPM) de Casablanca a été créé en 1929 pour accomplir trois missions principales : la recherche, l'amélioration de la Santé Publique et l'enseignement.

Son champ d’activité se divise en trois segments :

Les activités de production : En 1990, une unité de production a été spécialement inaugurée pour assurer la production des vaccins, des sérums thérapeutiques, des milieux de culture et des réactifs de laboratoires.

Les activités du secteur public : La recherche scientifique fondamentale et appliquée sur la microbiologie (tuberculose, chlamydiae, enterobactéries, salmonelles, microbiologie alimentaire…), la virologie (hépatites virales, rétrovirus, SIDA, IST, Rage), la biochimie (recherches sur les venins scorpioniques et vipérins au Maroc) et la génétique (Maladies génétiques et prédispositions génétiques à certaines maladies).

Et les activités d’enseignements : organisation de congrès et de séminaires, enseignement de la microbiologie, de la parasitologie et de la biologie du développement, préparation des études approfondies (DEA) et des thèses de 3ème cycle.

Un outil au service de la santé publique

Regroupant environ 270 employés, L’Institut Pasteur Maroc se divise en 5 départements :
- Département médical.
- Département de la recherche scientifique.
- Département de production pharmaceutique et biologique.
- Département analytique.

L’IPM a développé certaines de ses prestations de service avec son centre de Biologie. Considéré comme le plus important du Royaume, ce dernier répond à la majorité des besoins en matière de diagnostic biologique et d’analyses médicales.

Le laboratoire de biologie moléculaire (du département de biologie médicale) joue un rôle très important dans le diagnostic et le suivi thérapeutique des maladies infectieuses, en particulier dans le domaine des hépatites virales.

Quatre salles composent ce laboratoire :

Le laboratoire fera bientôt l’acquisiton d’une centrifugeuse réfrigérée à plus grande vitesse et d’un analyseur de gels avec caméra et logiciel.

Des techniques de pointes

Travaillant selon les normes européennes, le laboratoire de diagnostic moléculaire de l’IPM utilise les techniques d’amplification des acides nucléiques in vitro en routine. Deux types d’activités caractérisent le laboratoire : une activité de diagnostic et une activité de recherche.

L’activité de diagnostic :
Trois modèles de tests sont couramment utilisés :
- PCR qualitative :
    - Virus de l’hépatite B (VHB)
    - Virus de l’hépatite C (VHC)
    - Mycobactéries (M. tuberculosis)
- PCR quantitative :
    - Virus de l’hépatite C
    - Virus de l’hépatite B
    - Virus de l’immunodéficience humaine (HIV-1)
- Génotypage des souches VHC.

La charge virale pré-thérapeutique ainsi que le génotypage du VHC, représentent des paramètres pronostics jouant un rôle fondamental sur la durée du traitement antiviral.
Dans le cadre du suivi des patients traités par l’interféron pegylé en association avec la ribavirine, la recherche qualitative du VHC représente l’unique marqueur virologique de réponse thérapeutique.

L’activité de recherche :
Le laboratoire de diagnostic moléculaire de l’IPM a plusieurs projets en cours : par exemple le projet de dépistage des hépatites B et C au Maroc qui a commencé en 2003 et celui de la caractérisation moléculaire des souches du virus de l’hépatite C au Maroc. Le labo dispose d’une chaîne ELISA, d’un laveur de microplaque et d’un incubateur pour ses activités de dépistage.

Ainsi, et toujours dans le cadre de ses objectifs de développement, le laboratoire poursuit ses travaux pour compléter le plateau technique de diagnostic moléculaire d’autres pathologies infectieuses, et pour étudier la résistance moléculaire du VHC et du VHB au traitement antiviral.
Le thème principal développé est l’étude de l’épidémiologie moléculaire de l’hépatite virale C au Maroc.

Les résultats du premier travail de dépistage ont montré des prévalences de l’ordre de 1,1% et 1,78% des hépatites B et C respectivement. Les résultats de typage moléculaire des souches VHC au Maroc ont été publiés en 1997 dans une revue internationale (J Med Virol). Ces résultats ont montré l’existence de deux génotypes majeurs VHC (génotypes 1 et 2) avec une prédominance des sous-types 1b et 2a/2c (figure1). Chez les patients présentant une cirrhose du foie, le sous-type 1b prédomine, ces résultats montrent l’association du sous-type 1b avec la sévérité de la maladie. Par ailleurs, chez les hémodialysés, le sous-type 1b est majoritaire, ce qui plaide en faveur d’une transmission nosocomiale de l’infection chez ce groupe de patient à haut risque.

Deux autres publications sont en cours de préparation, elles concernent le dépistage des hépatites B et C ainsi que leur caractérisation moléculaire.

L’équipe qui veille au bon déroulement des recherches du labo est composée du Dr. Abdelouaheb Bennani, PhD en biologie moléculaire et de deux ingénieurs en plus des étudiants et des stagiaires.

Des études épidémiologiques sur les virus récemment découverts suscitent l’intérêt du laboratoire: le virus de l’hépatite G (VHG) et le virus TTV (transfusion transmitted virus) qui sont probablement associés aux hépatites virales mais dont la pathologie reste très discutée.

Le laboratoire de diagnostic moléculaire travaille en collaboration avec toutes les facultés de médecine, de sciences, des sciences et techniques et les CHU au Maroc.
Il a aussi des partenariats avec des laboratoires d’analyses médicales privés.

K.BERRAMOU

Contact :
Dr A. BENANI, Responsable
Laboratoire de Biologie Moléculaire
Centre de Biologie Médicale
Institut Pasteur du Maroc
Tél : 00 212 61 29 11 62
Fax: 00 212 22 26 09 57
E-mail : abdelouaheb.bennani@pasteur.ma

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